vendredi 25 février 2022

Love Live pour 225 francs - collage de fausse pochette de disque 33 tours de Christoph Bruneel. Illustration musicale : "Erotisme conjugal" par Ringo Willy Cat.

Photo de Pierre Lacombe.

Love Live pour 225 francs - collage de fausse pochette de disque 33 tours de Christoph Bruneel.


Renseignements, réservation et contact===> ===>christian.dequesnes@sfr.fr 

jeudi 24 février 2022

Une CONSEQUENCE de l'exposition : "Comme de passer Noël à la maison" au carrefour culturel de "Sur le chemin d'Arthur" ===> 6 collages de Jocelyne Di Giuseppe ed Dwai : Illustrations musicales : "La vie antérieure" Poème de Charles Beaudelaire, mis en musique et interprété par Léo Ferré + "La vie moderne".


 
 
 C'est suite à ses visites à l'exposition Comme de passer Noël à la maison que Jocelyne (passionnée de chanson française) offre à partager ses collages, elle fait également de la photographie, des visions et des détournements qui depuis qu'ils sont diffusés encontre un  réel succés & que même certains en demandent à nouveau, alors voilà...

Diabolyck Joce - autoportrait photographique de Jocelyne Di Giueseppe ed Dwai.
 
 
Belle, comme un rêve de pierre

 
En Corps plus


Le Rendez vous
 

Tout est permis

Je fais confiance à la vie


mercredi 23 février 2022

À propos de MUZE HIC ! entretien - volet 5/5. avec Christian-Edziré Déquesnes et Yvon Aldigé de la revue Quoi ?. Illustration musicale "A Love Supreme" de John Coltrane.

- Est-ce que la pandémie est un facteur important, déterminant dans Muse Hic !, où totalement indépendant ?

L'époque du premier confinement a eu progressivement pour moi l'effet d'un révélateur. Au bout de quelques semaines sur les réseaux sociaux, j'ai observé que des individus, des groupes de personnes, s'occupaient en faisant, lançant des projets d'art-postal, le mail-art qui était tombé en  désuétude, depuis plus d'une dizaine d'année, redevenait au goût du jour... pour lutter contre l'ennuie, l'immobilisme imposé au citoyen, occuper les esprits pré-occupés. Mais ce que j'observe alors c'est qu'il n'y pas là-dedans l'esprit initial du mail-art tel que Dada et le mouvement Fluxus l'ont instruit. Cela avait l'allure, l'aspect, le costume du mail-art mais c'était juste l'apparence... 

En paralléle, me retrouvant seul dans mon chez moi, j'ai eu tous les loisirs pour retrouner, retrouver, les disques, les livres, les documents, les tableaux, collages et autres que j'ai accumulé durant les décennies passées, j'ai trouvé que CELA était considérable mais finalement fort peu partagé avec d'autre alors progressivemennt j'ai échaffaudé l'idée d'une "exposition" pour partager le plus humblement possible avec autrui... en fait les deux constats s'articulent et s'harmonisent au final. ...puis, étant un passionné des Musiques, et à ma maniére de franc-tireur du mail-art depuis la fin des années 70, j'ai décidé de lancer un projet d'art-postal avec le thème Muze Hic ! qui s'inspirant de l'esprit initial du mail-art essayerait de proposer une dynamique nouvelle par certains aspects car pouvant interroger et peut-être de permettre de proposer de vivre autrement notre rapport aux arts.

- Quelle suite vas tu donner à Muse Hic ! ? Avec qui ?

Les suites, je n'en sais rien au final, ce que je peux dire c'est que trés vite à cause des contacts avec d'autres qui se sont établis ou réétablis, j'ai proposé un nouveau projet mail-art avec pour thème ROUGE, CELA bouge et il est en train de se vivre. Aussi, Muze Hic ! & l'exposition "Comme de passer Noël..." m'ont amené à rencontrer sur le douaisis quelques personnes qui désirent artistiquement & culturellement faire émerger à ces niveaux là une dynamique qui reste à inventer... et il y a déjà l'idée d'un fanzine mais en dire plus m'est impossible car je sais, je sens ce petit vent nouveau et juste CELA, pour le reste c'est à vivre... donc à suivre avec le désir de citer ce qui est inscrit sur l'un des collages de Jocelyne qui a rejoint toute cette dynamique : ENCORE PLUS ! Notre boulot c'est de créer du désir. ...de l'émotion en sommes, émotion qui offre à désirer vivre autrement.

J'ai souvent pensé et je pense souvent à une chose. Le romantisme, le véritable romantisme, non pas celui fleurs bleues et rose princesse des poupées Barbie, me semble résumé dans cette formule : Qui suis-je ? Où vais-je ? Dans quel état j'erre ?" ; mais en nos temps d'A.A.A's ne faut-il pas parler de surromantisme dans la mesure ou l'Humanité semble s'interroger sur son devenir en ces termes : Qui sommes-nous ? Où allons-nous ? Dans quel état errons-nous ? . La question du NOUS est devenue plus que cruxiale et peut-être que les arts et nos rapports à l'art peuvent permettre l'élévation spirituelle de nos pensées afin que l'Humanité puisse demeurer vivante.

 En corps plus - collage de Jocelyne Di Giuseppe ed Dwai.

J'ai terminé de répondre à ces questions le 23.02.2022. Depuis c'est l'attaque de l'Ukraine par la Russie et le spectre d'une guerre totale en Europe et d'un embrassement mondial alors j'ajoute ici à la suite le message que j'ai reçu de mon Camarade Pascal Lenoir qui est dans le projet Muze Hic ! :  En temps de (presque) guerre, il est vital de continuer à œuvrer pour la création et pour la vie. Pascal Lenoir a raison car l'Art véritable élève les esprits.

Christian-Edziré Déquesnes.

 COT?TES, Collage & participation de Pascal Lenoir au projet Muze Hic !

CRAZY HOT HITS N°6 - Collage pour fausse pochette de 33 tours de Christoph Bruneel et extrait de l'exposition "Comme de passer Noël à la maison" au carrefour culturel de "Sur le chemin d'Arthur de Dwai. Illustration musicale : Générique du feuilleton "Le Prisonnier".


Photo de Pierre Lacombe

Renseignements, réservation et contact===>
===>christian.dequesnes@sfr.fr

mardi 22 février 2022

À propos de MUZE HIC ! entretien - volet 4/5. avec Christian-Edziré Déquesnes et Yvon Aldigé de la revue Quoi ?. Illustrations musicales de Jean Yanne et en bonus une version de Stagger Lee.

  

Photo de Jocelyne Di Giuseppe ed Dwai.

- Tu nas pas souhaité faire appel à la souscription pour financer Muse Hic ! et cest avec laide dune jeune maison d’édition Franco-Belge (ou linverse ?) « LAne qui butine » que tu as mis en forme ton projet. Pourquoi ?

Cela rejoint une partie de ma réponse à l'une des précédentes question. C'est mon choix individuel, personnel, après une réflexion que j'ai eu durant la première période de confinement du à la crise de la covid 19. J'ai les moyens de financer une telle initiative comme Muze Hic ! et c'est un "travail" que je réalisé comme un loisir qui me procure de la satisfaction en vivant en créant  dans l'échange avec d'autres personnes dans le plaisir et la détente d'un lien social réinventé. Je suis un jeune retraité, je ne roule pas sur l'or mais ma pension retraite me permet de vivre correctement, je ne vais pas de plaindre de cela même si les temps sont rudes, ils sont bien plus rude pour d'autres. Certains, je l'exprime à nouveau, dépense une partie de leur revenu à fumer, aller au troquet ou d'autres choses de ce registre là et ils y consacrent de jolies sommes d'argent au final, pour d'autres c'est ceci et cela pour leur loisir, je ne juge pas c'est leur droit, le droit de leur choix dans notre société de consommation, de surconsommation même ; pour ma part, là, j'ai fait un choix, ce choix de m'offrir ce travail-loisir de création culturel et d'être acteur avant que consommateur. Puis les fonctionnements institutionnelles et toutes leurs lourdeurs de à coup de règlements administratifs me laissent par expériences et depuis quelques décennies de plus en plus dubitatif.

Anne Letoré et Christoph Burneel des éditions : L'Âne qui butine, une maison franco-belge qui n'est pas jeune puisqu'elle existe depuis 199..., sont progressivement devenus des vraies amis, et pas de ceux que l'on se chope comme des virus sur facebook. Depuis des décennies, ils se sont toujours montrés intéressés par mes initiatives de créations artistiques et idem pour moi envers eux. Rencontres, échanges, partages et collaborations, nous avons factuellement, de la sympathie à la Camaraderie & amitié, vécu Poésie & tranches de Vie véritables... Quand j'ai eu le désir de finaliser la dynamique du projet Muze Hic ! par la réalisation d'une production et la publication de 10 cartes d'artistes, je les ai sollicité puisqu' ils ont une sacrée expérience en matière de créations de livres d'artistes et autres publications pour moins originales, allez voir leur catalogue. L'idée de l'enveloppe c'est en partie eux, le maquettage c'est Anne, la fabrication artisanale du livret c'est Christoph. Je suis vraiment heureux de cette collaboration avec eux. Ce ne sont pas des beaux parleurs, ils sont bien plus, ils font ce qu'ils disent et disent ce qu'ils font... au contraire d'autres avec qui sur 2 autres projets, deux ans auparavant, je me suis au final retrouvé seul, en franc tireur, pour finalement éditer en fanzine ARTHUR RIMBAUD, un effaré en Douai mais finalement ce n'est pas plus mal car j'ai encore beaucoup appris.

- Tu es en résistance face à la société mondialisée, commerçante et sécuritaire, quel rôle Muse Hic! joue-t-il dans le refus de ce monde qui échappe au citoyen ?

Résistance, le mot me semble fort et je lui préfère dissidence, oui, je suis, en quelque, sorte un dissident face à cette société nommée dans la question et dans un monde qui me semble courir de plus à plus rendre l'homme individualiste dans/face une surconsommation à outrance. Je me sens en dissidence mais je ne suis pas un anarchiste, ni un libertaire, je me sens plutôt proche de certains aspects du situationniste... dans cette critique radicale et ultra-réaliste de La société du spectacle de Guy Debord. Alors à mon humble niveau, je tente de créer et de faire vivre de la dynamique culturelle autrement, faire vivre cela avec quelques autres est important, même si pour certains c'est dérisoires, anecdotiques et pas une révolution avec des barricades, des banderoles et actions d'éclats éphémères.

Ce qui me navre, c'est que presque tout le monde est d'accords pour dire d'une voix commune que notre monde, oui, échappe complétement aux citoyens, que notre modèle sociétale dominant sur la planéte ou nous résidons n'a plus au final raison à être, ou "religion", l'argent et que cette course sans freins à toujours plus de profit développe du sécuritarisme. C'est plus qu'affligeant, c'est grave et écrivons ce mot autrement, écrivons grA.A.Ave, oui, avec 3 A comme Amplification des Ampleurs des Aggravations que tout le monde des élites au simple citoyen dénoncent de nos jours, tout le monde en a conscience et l'exprime de l'obsélitude de nos manières de fonctionner, pourtant nous continuons toujours de la même manière à avancer dans le mur. Enormément de discours mais bien plus que majoritairement rien de concret pour changer nos manières à vivre, pour tenter de vivre autrement que dans le grave de l'A.A.A's.

Là, Muze hic !, culturellement c'est une minuscule intiative et dynamique, je le sais et je n'ai aucunement la prétention de croire qu'elle va nuire en profondeur à l'A.A.A's mais Muze Hic ! CELA existe, CELA fonctionne pour le moment alors acte tout de même. Dire, enfin, que vivre CELA me fait être plus en harmonie avec autrui et moi-même.

Renseignements, commande et contact===>christian.dequesnes@sfr.fr

 
Muze Hic !===>christian.dequesnes@sfr.fr 

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 Ch.Edziré Déquesnes au prise avec le dispositif Gravures sur gravures de Christoph Bruneel

PLEASE, PETIT ANGE NOIR, L' ABSOLU... l'une des conséquences du projet Muze Hic ! ...un collage de Jocelyne Di Giuseppe ed Dwai vers Pierre Dubrunfaut. Illustration musicale : "Un petit ange noir" par Vigon.

 


jeudi 17 février 2022

À propos de MUZE HIC ! entretien - volet 3/5. avec Christian-Edziré Déquesnes et Yvon Aldigé de la revue Quoi ?. Illustrations musicales "Raconte toi" et "Respirez chantez" d'Yves Simon.

 Les photos sont de Jocelyne Di Giuseppe ed Dwai.


- Les timbres sont de plus en plus chers. À terme le mail-art ne risque-t-il pas de disparaitre ? Être lapanage dune certaine élite ?

Tout est de plus en plus cher, notamment l'art et la culture. Certes les tarifs postaux augmentent toujours et le timbre coûte au moins 2 fois le prix d'une baguette de pain mais c'est surtout la dématérialisation des courriers à cause de l'internet qui fait que le mail-art selon son esprit initial, voir Dada et le mouvement Fluxus, a disparu ; oui, vous lisez bien, le mail-art a disparu et les pratiques qui subsistent, qui en découlent ne sont pas du mail-art, là, je rejoins José Vandenbroucke* pour dire : Le mail-art a été, il n'est plus. Le projet Muze Hic ! s'inspire du mail-art mais n'en est pas et il est intéressant par exemple de savoir que la participation de Julien Blaine a été transmise par e-mail, que moi-même j'ai pour l'essentiel également utilisé des messageries électroniques pour appeler à participer et promouvoir cette dynamique. J'utilise l'expression mail-art/art postal comme un repère, une référence, afin de présenter le projet à autrui car il y a un historique autour de cela mais pour moi c'est un prétexte, une stratégie , pour accrocher les gens, c'est une base, les racines de l'inspiration, pour le commencement de ce projet alternatif nourrit au départ par le mail-art mais cela n'en est plus.

Pour la question évoquée "apanage d'une élite à cause du prix du timbre", en souriant, je réponds : non ! Non, car le prix d'un paquet de cigarettes ou d'une boisson au troquet du coin sont nettement bien plus supérieurs au prix d'un timbre poste, cela ne fait pas de ces consommateurs quidam des élites. Timbres, cigarettes, boissons alcoolisés ou non et bien d'autres choses encore, c'est des choix individuels, personnels, c'est une histoire de choix que l'on adopte, priviligie pour vivre des émotions qui nous procure de la satisfaction en vivant du plaisir, de la détente. Pour moi, l'élitisme n'a strictement rien à voir avec ce registre en matière de recherche d'émotions. À propos d'émotion, l'art et la pratique artistiques c'est chercher, trouver des émotions qui nous élèvent spirituellement mais surtout il ne faut pas entendre cela comme ayant avoir de quelconque filiation avec les religions et leurs dogmes. L'art éveille, élève les esprits humain en leur apportant, révélant des émotions et ça c'est, plutôt devrait, être un droit pour tous, pas seulement pour des élites, enfin par ailleurs au mot élite, je préfère lui substitué le mot privilégié ou l'expression "introduit dans certains cercles".

- Avec le projet Muse Hic! quel est le public que tu souhaites toucher ? 

Le projet est vivant ! et au présent, il rend spectateur et acteur artistique des personnes d'horizons, d'origines et au parcours très différents. C'est une expérience, aventure ouverte à tous.

Aussi à nouveau inciter que le projet Muze Hic ! se vit, voir se développe, en parallèle et progressivement de plus étroitement avec l'exposition Comme de passer Noël à la maison au carrefour culturel Sur le chemin d'Arthur de Dwai/Douai. C'est aussi tout CELA 2 blogs, alimentés de photos, de textes-commentaires, de musiques qui racontent au quotidien cette aventure-expérience. Via internet, à ce jour, depuis le premier janvier 2022, on comptabilise 2046 visites, des visites certes virtuelles mais elles existent et provoquent un rayonnement sur toute la France et à l'international. Alors il me semble que, volontairement sans support, aide institutionnelle, sans aucune subvention, c'est déjà que ce constat est plus que louable, visiblement cela correspond à une attente chez certaines personnes et il y a matière, là, à une véritable réflexion qui se base sur du vécu, de l'empirisme , surtout aussi que quelques personnes qui sont venues réellement voir l'exposition et échanger autour de Muze Hic ! désirent s'organiser pour donner une suite à tout CELA. Attention ! je ne prétends pas, loin de moi cette idée, que c'est une révolution mais cela est, puis fonctionne, don't acte.

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Un courrier Poëzie de José Vandenbroucke

*José Vandenbroucke, entre autre collagiste, est l'un des acteurs belges, depuis les années 70's, incontournable de la poëzie visuelle, de la poëzie action, de la poëzie expérimentale et jadis du mail-art. Il a été proche de Pig Dada et c'est l'un des héritiers véritables du mouvement Fluxus au même titre par exemple que John M. Bennett aux Etats-Unis ou de Julien Blaine en France.

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Courrier et poëzie de John M. Bennett

La participation de Julien Blaine au projet Muze Hic !
 


 

 


Il avance le collage collectif - n°2, des visiteurs de l'exposition "Comme de passer Noël à la maison" au carrefour culturel " Sur le chemin d'Arthur" de Douai, après la visite, hier, de Pierre Lacombe et le retour de Jocelyne Di Giuseppe qui a pris des nouvelles photos. Illustration Musicale : "Stagger Lee & Billy" par Ike & Tina Turner & "Marie Jeanne" par Joe Dassin d'après "Ode To Joe" de Bobby Gentry.

 

Toutes les photos sont de Jocelyne Di Giuseppe de Dwai, sauf si mention.

- Hey, Monsieur, pas chère ma paix ! - Extrait n°9 de "Gravure sur gravures" de Christoph' Bruneel. 


- Patismith, qu'est-ce qu'elles ont donc nos p'tites chansons ? - Installation éphémére et spontanée de S.O.D.A 2022



2 extraits de AMOURS D'INSECTES grand livre de collages
de Philippe Lemaire
Tout CELA est visible et bien d'autres choses encore
dans l'exposition permanente du carrefour culturel
Sur le chemin d'Arthur 
en parallèle de l'exposition temporaire
Comme de passer Noël à la maison
Renseignements, réservation et contact===>
===>christian.dequesnes@sfr.fr


Au carrefour culturel Sur le chemin d'Arthur
pas de livre d'or à remplir, avant de partir,
pour les visiteurs mais ils peuvent participer
à l'élaboration d'un collage collectif
Le collage collectif n°1 aprés le départ de Didier et Jocelyne
- Photo de Sylvie Gallet.

Jocelyne, Pierre & Christian-Edziré.
- Photo de RAAdaRR.


mardi 15 février 2022

À propos de MUZE HIC ! entretien - volet 2/5. avec Christian-Edziré Déquesnes et Yvon Aldigé de la revue Quoi ?. Illustration musicale : Jacques Loussier play Bach de 1996.

 

De la musique avant toute chose, [...] Et tout le reste est littérature ! - Extrait de l' Art Poétique de Paul Verlaine, Jadis et Naguère (1885).
 

- Faisant appel à plusieurs disciplines artistiques - la poésie, la musique, le mail-art Muse Hic ! peut-il être étendu à dautres arts ?

Vraiment, je n'arrive pas vraiment à comprendre le sens de cette question, sa formulation me paraît confuse ; mais voilà ce qu'elle m'inspire comme réponse. 

La poésie est partout et certes dans la littérature mais, faut-il le rappeler ?, dans la peinture, les arts graphiques, les arts plastiques, la musique, la danse... bref, partout ! 

Puis dire aussi encore que la poésie n'est pas seulement le poème, encore moins juste le poème sur le papier, le poème a à voir, je le crois, avant toute chose avec le chant, le chant de la vie, la vie célébrée, la vie transcendée, avec le profond du sacré de la vie et de la création. D'ailleurs, à mon avis, ce que Allen Ginsberg a remarquablement,  réussi à exprimer avec son grand poème Howl (1956) et j'invite ,ici, le lecteur à découvrir, redécouvrir, ce poème et à se procurer sa traduction.

Jadis, dans l'antiquité les déesses pour chaque forme d'art sont les muses et bien sûr qu'est-ce-que nous trouvons dans le mot musique ? 

En ce qui me concerne, la musique est à mon sens la forme ultime de la poésie, la musique est résolument immatérielle, nous utilisons des instruments, de la voix aux machineries électroniques, pour la créer ou la recréer (imitation du vent, de la mer... ) en organisant ou désorganisant même, du son ; cela afin d'exprimer des sentiments, des émotions, des situations, des paysages... de la vie en somme... Au final cela existe mais par delà des créations qui  demeurent au final fondamentalement invisible et définitivement matériellement impalpable à la différence d'un roman, d'un recueil de poémes, d'un tableau, d'une sculpture, d'un film sur un écran. J'en entends déjà certains me répondre, oui, mais nous pouvons écrire la musique sur une partition, l'enregistrer sur des supports disques, clef usb ou autres, sauf que les grands musiciens, interprétes par l'improvisation s'échappent de la partition et de l'écriture, de la forme provisoire de l'enregistrement, c'est vraiment comme çi avec une création musicale rien n'est jamais définitif et pouvant toujours s'évader du carcan de ce qui est établi et c'est là, et ce n'est que là que cela pour moi devient véritablement extraordinaire, créant de la poésie qui célébrer la création de la vie en s'échappant des carcans, de ce qui serait définitivement résolument établi ; c'est tout simplement merveilleux, magique, pas forcément beau et harmonieux, mais magique car en résonnance profonde avec le sacré, j'ose même écrire les sacrés, de la vie et des ses créations. Pourtant je pense aussi qu'il y a moyen d'aborder les autres formes d'expressions sous le même angle poètique mais c'est certainement bien plus complexe, sauf pour la danse il me semble. Plus complexe car un livre, un tableau, un film, une photo, un objet de création, quand il est finalisé, si on décide qu'il est finalisé (le peintre Francis Bacon disait que ses oeuvres n'étaient jamais terminées), si son créateur décide de le modifier, de le faire évoluer, il n'a pas d'autres choix, ils sont deux, de retoucher la finalisation de son oeuvre ou carrément de la refaire à nouveau mais autrement... est-ce qu'il s'agit pour autant de rejouer l'oeuvre ? En musique, en chanson, en poésie sonore ou poésie action, la danse est pour moi de la poésie action, au théatre, là, la poésie est rejouée, à partir de "la même chose" il se joue à nouveau autre chose, autre chose de vivant et de non inerte, pour illustrer mon propos j'invite à écouter et s'intéresser au travail de Jacques Loussier, un jazzman qui revisite, rejoue sans cesse depuis la fin des années l'oeuvre de J.S Bach et ce n'est jamais la même chose pourtant cela demeure la musique crée par Bach. Par ailleurs pour ces arts, cités auparavant, on utilise l'expression "art vivant", ce qui est ridicule car la littérature, la peinture, le dessin, la sculpture, la broderie, la couture, ne sont pas pour autant de l'"art mort". Ce que j'énonce, là, c'est plus de l'ordre du questionnement à partir de l'observation d'éléments factuels mais trés loin de moi de prétendre de détenir une quelconque vérité dogmatique ; néanmoins y penser, y réfléchir à tout cela me paraît intéressant pour questionner les arts et de nos jours, nos rapports à eux et nos pratiques artistiques. 

- Est-ce compatible avec le projet Muse Hic ! ?

Evidemment, c'est même, sans en avoir la conscience au départ, pour moi la base du projet Muze Hic ! C'est une humble expèrience avec des moyens fort modestes au service d'un projet artistique qui dans l'évolution de son déroulement, son développement démontre de par sa dynamique vécue et partagée que la/les musiques sans le son peuvent permettre à des acteurs d'horizons multiples, aux pratiques artistiques, techniques très différentes, d'arriver à produire collectivement une création commune, une espèce d'o.s.n.i (objet sonore non identifié) qui m'émet pas de son, de la musique muette en somme. Ici, n'oublions pas que dans le language commun et courant, nous disons tous que les mots, les couleurs parlent ; la parole c'est du son, la parole partagée ou non, compréhensible ou non, le dialogue ou le monologue, c'est de la musique, c'est de l'expression sonore de la vie et la poésie est déjà là ! non ?

Puis surtout en parallèle du projet Muze Hic ! il y a cette dynamique que j'ai parallélement instaurée d'une "exposition" qui se vit, se partage simplement et même que des nouveaux arrivants, participants, viennent y apporter leur part et enrichir la dynamique instaurée qui par bien des points elle fait plus que flirter avec le projet Muze Hic ! 

À suivre...

Patti Smith reprennant, avec des moines musiciens tibétains,  partiellement Howl d'Allen Ginsberg.

 

Du Klimt détourné pour Muze Hic ! par la mail-artiste calligraphe Anne-Elisabeth Klein.